Le principe des articles de "pourquoi j'écris": un extrait de texte en italiques, un commentaire personnel ensuite, des liens (en bleu quand ils n'ont pas été utilisés, en gris ensuite) - et la couverture du livre, quand il s'agit d'un livre (le cas le plus fréquent), ou une illustration.
A la base: l'éclectisme, revendiqué.
Du moment qu'il s'agit d'écriture - de préférence de manière métaphorique, voire subliminale...
Associés à cette chronique, deux blogs annexes: "blogorrhée", pour pouvoir parler en sortant du cadre - éventuellement; et "mes textes", au cas où. On y accède par la bande horizontale du haut (même page) ou par le sommaire, à droite (nouvelle page).
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lundi 26 avril 2010

Prendre la vie à bras le corps

En ce qui me concerne, l'écriture m'aide à prendre la vie à bras le corps, tout en me permettant de garder avec elle une distance suffisante pour que je ne m'y brûle pas trop. Grâce à l'écriture et à la lecture, je peux entretenir un commerce agréable avec les humains qui m'entourent et avec moi-même. Je pars souvent m'oublier dans les personnages, les lieux, les ambiances que m'offrent les écrivains. C'est mon rempart contre les blessures du monde. Depuis l'enfance, j'ai besoin de cette ration quotidienne de fiction, celle que les auteurs me donnent et celle que j'invente. 



Dans cette autobiographie professionnelle, Isabelle Mercat-Maheu raconte son expérience - ses expériences - d'animatrice d'ateliers d'écriture, après avoir rappelé l'histoire des ateliers, la différence entre les ateliers à la française et les ateliers à l'anglo-saxonne, rendant hommage au passage aux "mères fondatrices": Anne Roche et Elisabeth Bing. 
La richesse de son expérience tient largement à la diversité des publics auxquels elle s'est adressée, publics captifs et publics "libres", des élèves, des collégiens, des adultes en formation (le plus souvent captifs) ou des adultes venant volontairement aux ateliers Bing, pour le plaisir ou dans le cadre d'un projet plus élaboré, mais aussi des prisonniers (paradoxalement "libres" dans le cadre de l'atelier d'écriture, puisque personne ne les oblige à y participer) ou des résidents en maisons de retraite - sans parler de la fécondité des "croisements" qui s'opèrent, comme celui des textes écrits en prison ensuite lus en maison de retraite... 
Après avoir rappelé la genèse des ateliers d'écriture, l'auteur consacre un chapitre à chaque type de public, convoquant au passage aussi bien ses écrivains favoris que des poètes ou - plus inattendu - des slammeurs et rappeurs contemporains, émaillant son propos d'anecdotes sur le déroulé des ateliers et de réflexions sur la place de l'écriture dans nos vies, la connaissance que nous avons ou pas de nos potentialités en la matière, l'émergence de pépites inattendues, le statut de la fiction dans l'écriture et la part d'autobiographique, parfois plus importante qu'on ne l'imagine et souvent nichée là où on l'attend pas...  
Ce livre très sympathique se lit facilement et bien qu'on y croise un monde fou (!), la personnalité de l'auteur et ses convictions vis-à-vis de l'écriture et des "écrivants" ne s'en détachent pas moins clairement et peuvent se résumer (même si l'exercice est peut-être un peu présomptueux!) aux deux items suivants: 
- aucun de nous ne peut se réduire à une "catégorie", pas plus qu'à un évènement de sa vie ou à l'une de ses caractéristiques du moment, 
- chacun de nous porte en lui un univers, que l'étincelle de créativité qu'un atelier d'écriture peut allumer, saura faire jaillir à l'existence... 

Editions La Cause des livres, 2010

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