Le principe des articles de "pourquoi j'écris": un extrait de texte en italiques, un commentaire personnel ensuite, des liens (en bleu quand ils n'ont pas été utilisés, en gris ensuite) - et la couverture du livre, quand il s'agit d'un livre (le cas le plus fréquent), ou une illustration.
A la base: l'éclectisme, revendiqué.
Du moment qu'il s'agit d'écriture - de préférence de manière métaphorique, voire subliminale...
Associés à cette chronique, deux blogs annexes: "blogorrhée", pour pouvoir parler en sortant du cadre - éventuellement; et "mes textes", au cas où. On y accède par la bande horizontale du haut (même page) ou par le sommaire, à droite (nouvelle page).
Merci de votre visite et bonne lecture!

samedi 19 septembre 2009

Construire le roman familial


Une chose devient claire, c'est que tout cela a le récit pour enjeu - l'histoire racontée. Comment ne pas trouver singulier que moi, qui suis sans passé, je sois justement devenue romancière, quelqu'un qui raconte des histoires et travaille à créer par l'imagination des vies qui n'ont jamais été? Toutes les familles ont une histoire qu'elles se racontent - qu'elles transmettent aux enfants et petits-enfants. Au fil du temps, l'histoire s'étoffe, se transforme; certains pans en sont affinés, d'autres abandonnés, et bien souvent il y a débat sur ce qui s'est vraiment produit. Mais si chacun dispose de facettes différentes de la même histoire, pour autant, tout le monde s'accorde à dire que c'est bien là l'histoire de la famille. Et, en l'absence de récits concurrents, elle devient l'étendard de l'identité commune.


La question de l'identité et du roman familial est au coeur de ce livre de Amy Homes, livre autobiographique. L'adorable petite fille qu'on voit sur la photo a été adoptée à la naissance et ne sait rien de ses géniteurs, ou bien peu de choses. C'est à plus de trente ans qu'elle aura des nouvelles de sa génitrice, qui va souhaiter rétablir le contact. Le début du livre raconte de quelle manière ses parents (adoptifs) lui font part de cette démarche. Et toute la suite raconte la relation complexe qu'elle va entretenir avec cette femme, puis avec l'homme qui l'a engendrée, qu'elle retrouve ensuite également. Au delà de ces retrouvailles, qui s'avèrent compliquées, elle cherche à remonter le temps et à comprendre comment s'imbriquent les strates du double arbre généalogique dans lequel elle s'inscrit - et donc à se fabriquer un roman familial qui n'occulte personne et donne à chacun sa vraie place.
Le livre qui en résulte se lit comme un roman, certes, mais frappe par son honnêteté. L'auteur nous fait part de ses réactions vis-à-vis de chacun des protagonistes de l'histoire, ce qu'elle ressent aux différents moments de l'histoire, ses atermoiements, ses préventions, ses regrets éventuellement. Comme dans Alfred et Emily, nous sont également offertes quelques vieilles photos qui contribuent à créer un ensemble très émouvant et soulignent le caractère véritablement autobiographique du récit - Amy Homes ayant en effet déjà exploré la question de la filiation adoptive et du secret sur la naissance à travers la fiction.

1 commentaire:

  1. Bonjour et merci d'avoir mis Alice et les mots dans votre blogoliste ! Je vais en faire autant avec votre blog, qui m'a l'air tout à fait passionnant… bonne suite à vous et bon été ;-)
    Martine

    RépondreSupprimer

Ecrire, pourquoi pas? Et si vous commenciez par écrire ici...? Vous pouvez dire ce que vous pensez du livre si vous l'avez lu, ou bien de l'extrait cité... C'est à vous!

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...